Le 21 janvier 2017 à 11h04, la mère malade de Jordan n’est toujours pas réveillée. Il ouvre la porte de sa chambre pour vérifier si tout va bien. Son regard s’ajuste sur la forme allongée dans le lit. Monica vit-elle encore ? Liminal tient dans cette seule seconde. Toute la vie revient alors en une bouffée de souvenirs, une plongée immense dans un seul mystère : être un corps. Qu’est-ce qu’un corps ? Quelles en sont les limites ? Des androïdes aux sex clubs, de l’extase mystique de Sainte Thérèse d’Avila à la castration d’une performeuse queer, au carrefour de l’autofiction, de la saga milléniale et de la pop philosophie, le récit s’organise en une prodigieuse odyssée personnelle peuplée d’artistes, de scientifiques et de marginaux magnifiques.
Traduit de l’anglais par Mélissa Verreault
Jordan emménage avec sa mère, Monica, après qu’elle eut un accident cérébral. Un matin, elle ne se lève pas. À 11 h 04, il entrouvre la porte de sa chambre et voit son corps étendu dans le lit. Est-elle morte ou vivante ? La totalité du roman se déroule dans ce moment d’incertitude, où il observe le corps de sa mère, et repense à tous les moments qui ont déterminé sa conception du corps et de ses limites. À quel point peut-il être si différent de sa mère, celle qui l’a porté pendant neuf mois ; lui, jeune comédien queer et athée, elle, scientifique et chrétienne ? Julia Kristeva, saint Thomas d’Aquin, des androïdes et des artistes queer de performance n’auront jamais fait si bon ménage que dans ce roman d’une force spectaculaire.